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A Voix Haute édition 2005 édition 2006 édition 2007 | Bagnères Hautes Pyrénées |
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Maddi Oihenart et Julie Laderach
Maddi Oihenart s'étonne que le public ne comprenne pas la langue basque. Nous sommes si près. Mais si certaines mélodies nous sont familières, nous n'en comprenons pas les paroles. En effet, les musiques qu'elle chante ont traversé les siècles et nous en connaissons certaines, un chant de deuil, une berceuse, une complainte. Ce répertoire s'enrichit de créations récentes qui montrent toute la vigueur de ce chant qui se perpétue aussi dans sa forme monodique. Le concert a lieu à l'extérieur, dans les jardins de la bibliothèque, pourtant le silence est d'une grande qualité. Le public est attentif, il se laisse porter par la voix et le violoncelle. Elle chante a capella, l'instrument lui répond comme dans un dialogue. Julie Laderach, violonceliste virtuose, ne cherche pas à reprendre le thème mélodique, elle semble improviser. Et puis, c'est l'incident, une fine bruine se met à tomber. L'instrument souffre, Julie tente d'en essuyer les cordes, mais elle doit renoncer et se met à l'abri. En hâte, on installe un parasol, Maddi, stoïque continue à chanter. Sous le charme de sa voix, le public ne bronche pas, comme s'il ne sentait ni le froid, ni l'humidité. Devant cette tenacité commune, les éléments se calment, le concert continue. Elles finissent par épuiser leur programme. Il leur faut expliquer que le concert est fini. Mais le public bagnèrais ne l'entend pas de cette oreille, il réclame une suite. Elles acceptent donc de chanter une seconde fois, un chant de leur répertoire, laissant le choix au public. Erreur, il choisit la plus longue, "le chant des cagots". Julie proteste en riant, Maddi s'en amuse, mais elles s'exécutent très gentiment dans une "version courte", que Maddi commence par raconter avant d'en chanter une partie. "Le chant des cagots raconte l'éternelle histoire d'un amour impossible entre un jeune homme et une jeune fille parce que l'un d'entre eux appartient à la caste d'exclus qu'étaient les cagots". |