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Depuis 5 ans, d'année en année, les causeries de Patrick Labesse sont devenues une tradition du festival A Voix Haute. C'est le rendez-vous de 16h30, chaque après midi dans les jardins de la bibliothèque.
Il reçoit les artistes, c'est pour le public, l'occasion de les approcher, de poser leurs questions. C'est un moment privilégié où les artistes nous laissent entrer dans l'intimité de leur art. Ils racontent leurs influences et leurs sources d'inspiration. Ils nous parlent de leurs albums et de leurs projets La radition veut aussi que Patrick Labesse nous propose des extraits musicaux, des morceaux qu'il fait écouter aux artistes qu'il reçoit pour les faire réagir, des morceaux que les artistes apportent eux mêmes, pour montrer ce qu'ils aiment écouter. |
Vendredi 10 août, Patrick Labesse reçoit Bibi Tanga et les Sélénites
Comme chacun sait, les Sélénites sont les habitants de la lune. Pourquoi ont-ils pris ce nom? Est-ce parce que Bibi est né en 1969, l'année où l'homme a marché sur la lune? Les musiciens sourient. Bibi Tanga explique que Tanga est le nom de son père, diplomate originaire du Centre Afrique. En langue Sango, Tanga signifie "étranger". Quant à Bibi, c'est le diminutif du mot "bienvenue". Fils de diplomate, Bibi Tanga a beaucoup voyagé, cependant ses parents parlaient sango à la maison, et, ses soeurs et lui parlent la langue couramment. Sur ses albums, certains morceaux sont écrits en sango. Il peut ainsi s'adresser directement aux jeunes Africains d'aujourd'hui sur des thèmes qui lui sont chers, le sida, la malnutrition, malgré l'abondance de nourriture en Centre Afrique. un autre membre du groupe a un nom improbable, c'est le Professeur Inlassable, (platines et effets sonores). Il nous explique que cella vient de sa jeunesse, son père était professeur, il est lui même inlassable dans le travail et il se voit comme un "Professeur Tournesol". Il travaille avec Bibi depuis depuis 15ans. Pour Rico Kerridge, (guitarre), la collaboration date de 9ans. Arthur Simonini, (violon et claviers), et Arnaud Biscay (batterie) ont rejoint le groupe un peu plus tard. Leurs références musicales sont très diverses, cela va de Jacques Brel à Fela, en passant par james Brown, Curtis Mayfield ou Robert Wyatt. Ils aiment le groove, c'est à dire, les chanteurs qui se donnent à fond, ceux qui sont capables d'entrer en transe comme de provoquer la transe dans le public, ceux qui sont capables de créer une sorte de communion entre eux et le public. Dans leurs influences, ils parlent de Bob Marley, mais aussi du gospel dont ils nous disent qu'il est, pour eux l'origine du chant. Ils insistent beaucoup sur la communion du groupe et sur la notion de partage. Le professeur inlassable explique que son rôle est de planter un décor pour la voix de Bibi. Il crée des paysages sonores. Patrick Labesse fait entendre une chanteuse Malienne. La discussion se fait grave, en effet depuis mars 2012, le Mali a fait l'objet d'attaques de la part des rebelles touaregs et des groupes islamistes ont pris plusieurs villes du nord. Bibi explique son étonnement par rapport à ces événements. Il croyait que le Mali saurait préserver la paix. On retrouve les mêmes problèmes au nord du Centre Afrique et cette blessure, il la partage avec les Maliens. Il exprime sa tristesse et souhaite beaucoup de courage aux peuples qui se trouvent entrainés par les problèmes du désert saharien. Le puzzle de l'Afrique est en train de se défaire; mais il faut garder espoir. Nouvel extrait musical et Patrick Labesse les interroge sur leur tournée aux USA. Ce n'est pas la premiè fois qu'ils y font des concerts. Bibi explique qu'ils y sont bien accueillis. Il raconte qu'ils ont chanté à Harlem et que les gens dansaient "ça nous a rassuré", nous dit-il. Un autre aspect essentiel, ils soignent l'esthétique visuelle. Un concert est un spectacle, pas question d'arriver sur scène, habillés comme tous les jours. Le professeur Inlassable explique qu'il aime beaucoup le XIXème siècle, parce qu'il a été riche en poêtes, en artistes en tous genres, il aime aussi l'idée d'avoir, aujourd'hui, un écho d'une période aussi riche que le XIXème siècle. Dernier extrait musical, la rumba congolaise, qui se danse toujours et qui a fait onduler les hanches de la maman de Bibi Tanga. Cette musique a accompagné les indépendances. Dernière question sur la difficulté qu'il y a à chanter en sango une musique qui se chante d'habitude en anglais. Bibi répond que c'est un préjugé de croire que ça ne sonnera pas "Si ça ne sonne pas, conclut-il, c'est qu'on ne sait pas le faire!" |
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