musique et chant à Bagnères de Bigorre, Hautes Pyrénées
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Bagnères Hautes Pyrénées |
A Voix Haute 2009
Polyphonies au Féminin
Vendredi 14 août, trois concerts Amaren Alabak, Daunas de Cor, Bostegehio
A Voix Haute, Amaren Alabak, voir les photos du concert et de la conférence. |
Amaren Alabak
Elles arrivent en chantant, chacune tenant à la main le long bâton de noisetier, finement ciselé par quelque fiancé. Trois d'entre elles portent aussi un tabouret qu'elles déposent devant l'autel. Ces accessoires leur permettent une présentation originale. Chacun de leur chant devient une petite saynète. Liant danse et mime, elles font revivre un répertoire de chants collectés en Vallée de la Soule. Elles dansent deux à deux pour une petite valse, bras levés, claquant des doigts sur un rythme de fandango ou main dans la main pour former une petite farandole. Pas besoin pour elles, de longs discours de présentation, on comprend que leurs chants racontent la vie des femmes, avec leurs joies, leurs peines, le travail, les doutes, les petits secrets qu'on échange, les rumeurs qu'on colporte ou les faits divers qu'on se raconte. C'est une fille qui a mal au ventre, mais dont une commère dit qu'elle ira mieux dans neuf mois. C'est un crime au couteau dont on ne sait pas grand chose et chacune vient en chanter sa version, et où finalement ce qui est sûr est qu'il a péri. On reconnaît la fabrication des espadrilles, les commérages du lavoir, le long balancement des bateaux et l'attente des hommes partis en mer. Et, de la même manière que font les hommes au café, leurs bavardages font naître une cantere. L'ensemble est alerte, empreint de grâce et de légèreté. Le spectacle est original et plein d'humour. Voir les photos du concerts et de la conférence |
| Daunas de Cor
Le groupe Daunas de Cor s'est formé, il y a 4 ans, dans le cadre du Conservatoire de musique de Tarbes, à l'initiative de Pascal Caumont. Elles sont cinq jeunes femmes, toutes originaires du midi, mais deux seulement des Hautes Pyrénées, dont Valérie qui vient de Campan, un petit village qui se trouve à environ 5km de Bagnè:res. C'est elle qui prend la parole en occitan pour répondre aux questions de Manu Théron, lors de la conférence de l'après midi.En créant ce groupe, Pascal Caumont voulait valoriser les voix féminines dans les polyphonies pyrénéennes et, comme il l'avait déjà fait avec les voix masculines de Vox Bigerri, mettre les polyphonies pyrénéennes en relation avec d'autres polyphonies du sud de l'Europe, mais cette fois avec des voix féminines. Le répertoire des Daunas de Cor (les Dames de Coeur), est le résultat d'un collectage de chants religieux et profanes, parfois à une voix, arrangés en polyphonies par P.Caumont. Daunas de Cor se situe donc dans une culture vivante. Elles ont certes hérité leurs chants de la tradition, mais les harmonisations qu'elles présentent n'existaient pas dans le répertoire occitan. Elles ne se contentent pas de perpétuer une culture, elles donnent à cette musique ses lettres de noblesse en travaillant sur les harmoniques au sein du Conservatoire Henri Duparc. Dans l'après midi, les Daunas de Cor et Pascal Caumont avaient é:té reçues par Manu Théron dans les jardins de la bibliothèque. Voir les photos du concert et de la conférence |
Festival A Voix Haute, toutes les photos de Daunas de Cor, le concert et la conference |
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Bostegehio
Leur nom signifie "cinq de plus", expression que lancent les joueurs de cartes au cours d'un jeu qui ressemble au poker. "La légende raconte que cinq soeurs Ukrainiennes, parties à pieds de Bulgarie... " Elles ne sont pas soeurs, mais elles nous emmènent en voyage. Elles jouent donc, les hôtesses de l'air, et pour démarrer leur concert, elles présentent le rituel des consignes de sécurité en avion, indiquant les issues de secours (de l'église), ce qui se passe en cas de dépressurisation de la cabine et elles concluent en nous montrant comment applaudir pour dire son contentement pendant le concert. Un peu plus tard, elles jouent avec des bulles de savon. Elles nous entrainent ainsi, dans leur univers à la fois très féminin, drôle et tendre. Il leur suffit d'une phrase ou d'une expression, "Hé potiko!" (hé garçon!), pour commencer une chanson qui continue en improvisations rythmiques et sonores, où le sens s'efface devant la musique des mots. L'onomatopée se mêle à la langue basque, bulgare, russe... Peu importe, elles ne comprennent pas ces langues. Elles jouent seulement, pour nous, de leurs sonorités. Elles empruntent ces morceaux aux différents répertoires de leur voyage. Elles les transforment en les harmonisant à leur façon, ajoutant çà et là les onomatopées qui en cassent le rythme et qui constituent leur marque de fabrique. Cette jeunesse et cette gaité donnent un grand coup de fraîcheur à la polyphonie traditionnelle. |
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